Et ça fait des grands slurps…
Après avoir quitté les magnifiques montagnes de Tolima et leurs fincas de café en fin de semaine dernière, j’ai retrouvé l’effervescence de Bogotá, pour participer en qualité de volontaire, au premier volet de la « Taza de Excelencia 2017 de Colombia ».
Durant deux jours, les « Catadores » nationaux , qui sont au monde du café ce que sont les oenologues à celui du vin, ont participé à un « calibrage », c’est à dire à une compétition de « catación » (dégustation ou cupping) pour constituer un groupe homogène de Jury.
Les catadores sélectionnés participeront ensuite aux présélections des 60 lots de cafés colombiens, ayant obtenu une note de 85 points minimum (note calculée sur une grille de critères composant : fragrances, goût, texture et residus en bouche, mise en place par la SCA, fédération mondiale du café) présentés lors de la compétition.
Celle-ci aura lieu en Septembre à Ibagué, capitale de Tolima, région 2 fois gagnante par le passé.
En 2006, avec le café de la Finca La isla à Gaitánia, appartenant à la Señora Edith Encizo Yasso, que j’ai eu le plaisir de rencontrer et qui va concourir à nouveau cette année.
Edith Enciso Yasso, grande gagnante en 2006 et nominée 7 fois par la suite, pour la grande qualité de son café.
Puis en 2015, avec le café de la Finca Buenavista, située elle aussi á Gaitánia et également gérée par une femme, la Señora Astrid Médina Pereira.
La Cup of Excellence, est un peu la « Miss monde » du café, les caféiculteurs ayant la possibilité d’y présenter leurs meilleurs productions au niveau national et international, impliquant pour les mieux notés, comme pour les gagnants, un tarif de vente des lots primés supérieur au prix du marché, et ainsi un maintien voir une amélioration de la qualité des productions à venir et de leur confort de vie à la finca.
La famille Enciso Yasso devant la Finca La Isla
Toute la compétition sera supervisée par Rony Gamez, le président du jury, citoyen du Honduras, autre pays reconnu pour son excellent café.
Rony Gamez (chemise rose au centre) prodigue les dernières recommandations aux candidats du futur Jury national catadores de la Taza de Excelencia de Colombia 2017
Une fois le jury national choisi et la présélection des 60 lots effectuée début Septembre , la compétition se déroulera en deux temps.
Les prix Nationaux, avec des cafés ayant obtenu des notes de 86 points et plus, puis Internationaux, avec en plus du jury national, la participation de catadores et torréfacteurs reconnus sur la scène mondiale du café.
Il faudra néanmoins attendre le 1er novembre pour connaître le grand gagnant, un café qui aura obtenu une note de 90 points et plus, pour mériter le prix de la « Tasse d’Excellence de Colombie 2017″.
Et ça consiste en quoi le volontariat sur un tel événement?
Et bien à « monter » les tables.
C’est à dire, moudre chaque lot de café, le mettre en tasses (entre 11 et 12 grammes selon le niveau de compétition), attendre que le jury en ai « reniflé » le contenu de chacune d’elle pour en noter les fragrances, remplir ensuite les tasses d’eau à une température exacte de 94 degrés, attendre à nouveau que, 4 minutes après le remplissage de la première tasse, ils rompent la croute qui s’est formée sur leur dessus, veiller à ce que les verres d’eaux bouillantes placés au centre de chaque table restent propres, afin que les membres du jury puissent y laver leur cuillère entre chaque dégustation de tasse puis, le processus terminé et les notes attribuées, démonter les tables et recommencer…
Pour cette présélection nous avions des verres pour la « catación » des cafés, 200 pour être exact. Bogotá étant à 2400 mètres au dessus du niveau de la mer, c’est un paramètre à prendre en considération pour faire bouillir l’eau… Première étape, les fragrances Les échantillons sont testés chauds, tièdes puis froids, avec une cuillère spéciale, à grands coups d’aspiration, puis après quelques secondes en bouche, recrachés. Ici, dernier tour de table avant le calcul des notes finales
Un rôle qui peut paraître ingrat, mais qui a une importance fondamentale.
Une tasse mal lavée contaminant un café, ou mal placée sur la table (chaque café étant numéroté pour garantir les tests à l’aveugle et l’impartialité du jury) et le concours sera totalement faussé.
Nous étions 8 volontaires pour ces deux premiers jours de mise en place de la compétition, tous colombiens, ou presque…
De gauche à droite, Jhon et Angie, que je remercie de m’avoir inscrit sur la liste des volontaires, votre narratrice, Tatiana, Benedicto, José derrière Jasmin, Yina, Brandon, David et Felipe, une fine équipe !