L’île au café
Hé du bateau! Jim voici l’île au trésor! Des merveilles enfouies depuis le 18e siècle nous attendent! Comment ça, du café?
Eh oui, tous les trésors ne sont pas toujours en espèces sonnantes et trébuchantes : partez sur les traces d’un café martiniquais disparu au 18e siècle et sur lequel est en train de loucher une grande compagnie japonaise…
L’UCC Ueshima Coffee, une compagnie de production de café japonaise, s’est déplacée jusqu’en Martinique avec l’espoir de mettre la main sur un trésor : un vieille variété d’arabica cultivée au 18e siècle, le café Typica. Pourquoi tant de raffut pour une variété de café? Tout d’abord parce que ce plant était réputé pour son excellence. Mais également parce que l’occasion de trouver une nouvelle variété de café ne se présente pas tous les jours.
Il s’agit en fait du deuxième voyage des japonais sur l’île, après être rentrés bredouille la première fois, les voici accompagnés d’un chercheur réunionnais du CIRAD (centre de recherche agronomique pour le développement). Or ce chercheur se trouve être spécialiste du café.
Ce partenariat intéresse tout autant les locaux que nos explorateurs japonais : si la variété était retrouvée, elle aurait une place de choix dans la production d’Ueshima Coffee, et la culture serait hautement valorisée en Martinique. En effet, ce n’est pas la première fois que l’entreprise japonaise relance des cultures de café, l’expérience s’est déjà faite sur l’île de la Réunion. Il semblerait que ces imports soient de plus en plus appréciés par une élite japonaise conquise par le marché des cafés rares. Pour le Conseil Général de la Martinique en tous cas, ce partenariat est de toute importance : les Japonais sont en effet les premiers importateurs du café réunionnais « Bourbon pointu ». L’Ueshima Coffee se rend ainsi quatre fois par an sur l’île pour négocier l’extension des terrains de production, surveiller la récolte, et les techniques de culture : une expérience que les Martiniquais souhaiteraient réitérer.
Cette initiative nous permet de souligner que le développement d’un commerce du café de luxe permet tout à la fois de sauver voire de ressusciter des variétés de café, mais aussi de relancer l’activité, même à petite échelle, pour un revenu plus important.
Alors Jim heureux? On va se boire des bons cafés! Minute où est-ce que tu as trouvé tous ces doublons espagnols? Hé revient!…