La cueillette : une étape cruciale
Au fil des articles qui se sont étayés le long de ce blog, il m’est vite apparu que pas un seul ne traitait d’un chaînon crucial de la chaîne du café, qui sans lui ne pourrait tout simplement se poursuivre. Situé au début de la chaîne, il est indispensable à la production caféière et pourtant bien peu d’articles lui sont consacrés. Main mécaniquement répétant le même mouvement, dos courbé encore et toujours, ployé sous le poids d’un panier de cerises approximant les 60 kilos, c’est le cueilleur qu’on évoque ici.
Il est très difficile de cueillir via une machine qui récolterait fruits mûrs et non mûrs de manière indifférenciée. Bien sûr aujourd’hui les techniques se sont améliorées et les conducteurs peuvent ajuster leur vitesse de rotation de manière à récolter plus ou moins de fruits mûrs mais encore une fois on peut avancer que « rien ne vaut le fait main ». Via la technique manuelle, les hommes sélectionnent les fruits prêts à la cueillette, et laissent les autres pour une récolte ultérieure.
C’est donc un métier loin de disparaître et qui mérite qu’on s’y attarde.
Récolter les cerises est un métier très exigeant, mais celui qui le réalise est porté en haute estime dans beaucoup de pays. Les plaintes sont donc rares et qui voudrait leur faire remarquer la dureté de leur labeur récolterait un haussement d’épaules résigné suivi d’un « on a toujours fait comme ça ». Il nous est apparu très intéressant de mettre en valeur une initiative qui va dans le sens d’un soulagement de ces travailleurs.
Inspirée par le récit d’une ergonome s’étant rendue au Nicaragua, l’Association Internationale d’Ergonomie a décidé d’y financer un projet pour tester de nouvelles méthodes de cueillette qui s’inspireraient de la technique de cueillette des pommes aux Etats-Unis. Il s’agissait de déterminer quel serait la configuration idéale pour une optimisation de la productivité des cueilleurs et une réduction de leur inconfort, tout en testant les réactions des principaux intéressés sur le terrain, habitués à un mode de cueillette ancestral.
Les études empiriques ne sont pas encore terminées mais les premiers commentaires ayant filtré montrent une amélioration de la situation et un contentement de la part de 74% des travailleurs qui expliquent ressentir moins de douleurs dorsales. Ils ont fait part de leurs commentaires aux chercheurs qui vont travailler à établir de nouveaux prototypes tenant compte de toutes les observations relevées.
Les cueilleurs sont le maillon négligé de la chaîne. Ainsi au Brésil, où ils représentent 5 millions de personnes, ils sont le plus souvent pauvres, sous-éduqués, sans promesse d’avenir pour les enfants. Une association Socially conscious coffee se bat pour leur apporter de quoi mener une vie décente et meilleure dans le futur. Envie d’en savoir plus ?
C’est par là : http://www.sccoffee.org/whatwedo.html