Peut-on refuser de vous vendre un café ?

Hier soir, après une dure journée je rentre dans un petit bistrot pour prendre un café bien mérité avec quelques amis. Je m’assoie à une table et commande. « On ne fait plus de café monsieur à cette heure ci » me rétorque le serveur. Plus de café ?!! à 18h30 ! Dépité je commande une pression et m’interroge sur les causes de ce refus.

On n’a pas voulu me vendre un café… incroyable. Après quelques minutes de réflexion, la réponse me semble tellement bête que je ne comprends pas pourquoi elle ne m’était pas venue à l’esprit immédiatement : l’argent. Une personne qui prend un café dans un établissement rapporte autour de 1.50 € et peut occuper une table pour plus d’une heure. Le bénéfice est dérisoire en comparaison de jeunes qui consomment de l’alcool. Et pour les enseignes qui proposent aussi des repas, en plus de rapporter peu les buveurs de café empêchent les clients voulant déjeuner de prendre place. Les propriétaires préfèrent vexer quelques clients plutôt que de voir s’envoler de précieux euros.

Une pratique légale ? Non pas du tout. Cela s’appelle un « refus de vente », point précis du code de la consommation (article L122-1, p27, 28) qui l’interdit sauf « motif légitime » (refus d’un médecin de vendre un médicament sans ordonnance, de vendre de l’alcool à quelqu’un déjà en état d’ébriété…). Je doute que le motif « ne rapporte pas assez » soit légitime. Et pourtant cette pratique est de plus en plus répandue.

Alors si un jour vous vous retrouvez face à la même situation, vous pourrez maintenant asséner au serveur que ce qu’il fait est illégal et que vous êtes dans votre droit le plus légitime d’exiger votre café !

Finalement je n’aurai pas eu mon café mais cela m’aura fait réfléchir sur ce qui fait se lever les gens le matin. Je doute qu’un bistrot du VIIème soit réduit à refuser les buveurs de café pour survivre, surtout dans un quartier étudiant. Enfin bon, rien de nouveau sous le soleil.