Situation du café au Cameroun

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En 2010, 46.182 tonnes seulement de café ont été produites au Cameroun dans ce qui était en 1990 le deuxième producteur mondial avec 132.000 tonnes de robusta et d’arabica exportées.

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La chute des cours mondiaux au début des années 1990 couplée à la dérégulation a vraiment été néfaste. En effet suite à la libération de 1994, les prix n’ont plus pas été fixés par le gouvernement mais par des «  coxeurs  »  : acheteurs ambulants non agrées qui fixent des prix très en dessous de ceux du marché. Cette libéralisation a été une des exigences du FMI en échange de son aide. L’Etat a donc du cesser toute subvention aux prix d’achat alors même qu’ils chutaient dus à l’entrée du Vietnam sur le marché et de l’extension des cultures brésiliennes, abandonner la recherche, arrêter de fournir les «  intrants agricoles  » que sont les semences, les engrais ou encore le matériel agricole.

 

Les conséquences furent dévastatrices  comme soulignées dans l’article http://www.investiraucameroun.com/agriculture-et-agroindustrie/cafe-113. Au Cameroun, l’Etat s’était désengagé de toute la production caféière. L’arrêt des recherches a décimé les variétés de café cultivées localement, particulièrement vulnérables à l’anthracnose. La régénération des vieilles plantations est arrêtée, la vulgarisation des meilleures pratiques culturales oubliée, la commercialisation libéralisée vire à l’anarchie avec l’afflux de nombreux aventuriers, décidés à gagner de l’argent à tout prix. La suppression de l’encadrement des producteurs, des subventions qui rendaient les pesticides et les engrais disponibles et accessibles, l’abandon des plantations, la mauvaise organisation des producteurs, s’ajoutant à la taille modeste des parcelles de production, à l’épuisement des sols, à l’utilisation de matériel végétal de mauvaise qualité et au vieillissement des producteurs finissent de ruiner la filière.

Pour contrer cela, les producteurs se sont regroupés pour obtenir des prix plus élevés et le gouvernement diffuse les prix pratiqués sur les marchés internationaux pour permettre aux producteurs de se prévenir de toutes tentatives d’arnaque (malheureusement peu nombreux parmi ceux-ci en sont informés). D’autre part le gouvernement a lancé en 2010 un plan de relance qui va jusqu’en 2015. Il ambitionne de tripler la production actuelle pour se situer à 125.000 tonnes. Pour cela, 38 millions d’euros sont nécessaires, le gouvernement en fournit 12 et le reste est dispensé par la Banque Mondiale, la FAO et autres organisations d’aides.   Ce Plan consiste à aider les agriculteurs via des primes de rendement et de qualité, des microcrédits, d’aide à l’installation, de défiscalisation des intrants agricoles, de «  mettre en place de nouvelles plantations, au matériel végétal amélioré, de régénérer le verger existant  »
Le Cameroun espère retrouver ainsi sa place parmi les douze premiers producteurs mondiaux de café.

 

Le café est transformé à 5% au Cameroun. Le pari ambitieux (et à vrai dire un peu fou) du gouvernement est d’amener cette proportion à 50% d’ici à 2015  pour apporter« une valeur ajoutée au café du Cameroun qui occupe une place importante dans le développement économique du pays  ».

Le café camerounais mérite en effet d’être plus valorisé car il détient des qualités indéniables.

 

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La secrétaire générale de l’organisation interafricaine du café http://www.iaco-oiac.org/ a ainsi déclaré que le café camerounais restait l’un des meilleurs au monde et «  un label d’une grande valeur  ». Seulement la spéculation l’a fait devenir une réserve de valeur dont la longue rétention fait que du mauvais café est exporté alors que sa qualité d’origine était bonne.

 

Malgré les ambitions gouvernementales et ses bonnes volontés, les aides ne seront peut-être pas suffisantes pour rendre au café camerounais sa place de jadis. Il lui faut peut-être s’adapter aux nouvelles tendances en allant vers des marchés de niches (cafés spéciaux, durables), où les prix sont beaucoup moins influés par la cruelle offre de la loi et la demande…

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