Un point sur le café ivoirien
On a souvent en tête la Côte d’Ivoire quand on pense au café et pourtant la situation y a bien évolué en l’espace de deux dizaines d’années. Troisième producteur mondial en 1990, le pays n’atteint plus que difficilement le 14ème rang en 2007. L’arabica y est très peu produit contrairement au robusta dont il est le troisième exportateur africain. La situation politique peut elle donc avoir des répercussions au niveau mondial ?
Effectuons un bref rappel des faits. Le 28 novembre, Alassane Ouattara est élu avec 54.1% des voix contre 45.9% pour Laurent Gbagbo. Pourtant le président sortant, refuse de laisser sa place au président légitimement élu, Alassane Ouattara. Ce dernier a été reconnu par l’ensemble de la communauté internationale et peut se targuer du soutien de l’ONU. L’opprobre au contraire est actuellement jetée sur Laurent Gbagbo, de plus en plus désigné comme un « dictateur en puissance ». L’armée lui reste fidèle, mais il ne peut se déplacer en Union Européenne et ses avoirs sont en voie d’être gelés. Face à cette situation, Ouattara en appelle à la population ivoirienne et lui demande de faire preuve de désobéissance civile par les voies de la grève, des manifestations et du non paiement des taxes. Il en appelle également à la communauté internationale, en lui demandant d’intervenir, par la force pour déloger Gbagbo du pouvoir. Aujourd’hui une délégation de la dernière chance va tenter de raisonner celui qui considère qu’un « complot est fomenté contre lui ».
Actuellement, le café, et plus spécifiquement l’arabica connait des sommets inégalés depuis 13 ans, pourtant ce n’est pas à cause de la situation ivoirienne mais cela provient plus d’une crainte des importateurs que les pluies torrentielles en Colombie aient détérioré la qualité des fèves. On ne peut exclure catégoriquement que la situation ivoirienne puisse impacter les cours mais si elle le fait, c’est de manière très négligeable au vu de la qualité et des quantités de café produites. Il est loin le temps où ce genre de publicité passait sur nos antennes :
Par contre, en tant que premier producteur mondial de cacao (40%), le risque est grand et on en voit déjà s’amorcer les tendances sur les cours, de voir augmenter exponentiellement le prix des fèves. Il est à craindre pour la Côte d’Ivoire que les importateurs, lassés des soubresauts affectant la stabilité de leur activité se tournent vers des pays plus stables, tels le Ghana, entraînant la perte de la principale manne financière du pays,…fragilisant encore plus la situation politique…