Un p’tit tour et puis s’en va…
Escapade en Équateur, suite et fin.
Après avoir visité les nouveaux locaux de l’association « Aroma de café », gérée par Doña Doris et Andrés, son fils aîné, ainsi qu’une ancienne carrière de marbre appartenant à sa famille, « Habitat Forest » qu’elle a transformé en un joli lieu éco-touristique, où pousse du café de variété Typica, au milieu d’une nature luxuriante, offrant les services de son petit restaurant en bambou et donnant sur une piscine alimentée par l’eau de la rivière qui coule juste à côté, j’ai quitté Ibarra et la famille Andrade et pris un bus en direction du nord.
4 heures plus tard, je suis arrivée à Chical où j’ai rencontré la famille d’Efraim, qui fait partie de l’association avec quelques autres familles de ce très petit village.
Efraim à grandi dans une famille de caféiculteurs qui, comme la majorité des planteurs ici, s’est tournée vers le cacao il y a plus de 20 ans, culture plus facile et souvent plus rentable.
Toutefois, aujourd’hui avec sa belle famille, il repart sur le chemin des anciens. C’est avec son aide que j’ai passé les trois derniers jours de mon escapade à arpenter les collines des alentours, avant de retourner en Colombie.
Voici les 3 fermes de l’association « Aroma de café » où j’ai été chaleureusement accueillie par ces « nouveaux caféiculteurs », tous désireux de me montrer leurs plantations et le travail accompli depuis leur reconversion.
Je commence avec la famille Pascal.
Tito Pascal (gauche), le petit-fils de Doña Chorcel Nastacuas s’occupe de la plantation avec sa maman, Doña Chora Pascal et son oncle, Don Alfredo Pascal.
Comme toujours, toute la famille participe au processus, ici el secadoro, où chaque jour il faut retourner le café « Pergamino » pour lui permettre de sécher harmonieusement, afin d’atteindre idealement, 10.5 à 11 degrés de taux d’humidité par grain.
Leur ferme, la « Finca Elovando » est posée sur la colline ou « vereda » du même nom, à 1530 mètres d’altitude et leur café est planté environ 150 mètres plus haut, ce qui peut paraître insignifiant vu de chez nous, mais croyez moi, les dénivelés ici son impressionnant.
Cela fait maintenant 7 ans qu’ils ont commencé la culture du café, une variété Castillo qui est arrivée à une très bonne qualité, après dégustation, 85.5 points au concours de la « Taza Dorada » l’année dernière, l’équivalent ici, de la « Taza de Excelencia » dans d’autres pays, au niveau national.
Après la visite de la ferme, Tito me conduit jusqu’à la plantation. Il fait chaud et la pente est glissante…
La deuxième ferme s’appelle la « Finca El mirador » et appartient à la Famille Guanga Cantinzus. Ici, beaucoup de familles sont des descendants de la tribu Nasa, qui est passée de la region du Cauca en Colombie, en Equateur, simplement en traversant une rivière, frontière « invisible » non loin du village.
El Mirador est à 1220 mètres d’altitude, c’est une ferme de 1500 arbres de café, appelé ici « micro lote », pour sa petite production. Sa variété « Catura/Castillo » est sans traitements chimiques, un café organique donc, cultivé avec soins par la Señora Eligna Patricia Cantinzus et son époux Don Raúl Patricia Guanga, ici avec trois de leurs 4 enfants.
Dans cette région le café pousse toute l’année, il y a deux cueillettes plus importantes que les autres par ans, mais l’humidité et la chaleur, permettent une floraison et une maturation des grains quasi-constante.
Magnifiques fleurs de café et délicieuses en infusion !
Et pour finir, ma dernière visite, la ferme du beau frère de mon hôte Efraim Garanza (en jaune sur la photo), la famille Chamba Pascal et leur « Finca El Gualté » ( un platane très résistant qui servait à fabriquer les maisons).
Nous sommes à 1200 mètres d’altitude et depuis maintenant 5 ans, en plus des fruits de « Lulo », fruit rond, orange et orné de petits poils parfois très piquants, que je n’avais encore jamais goûté avant de visiter l’Amérique latine, tout comme las « Tomates de árbol » d’ailleurs (les deux utilisés pour faire de délicieux jus de fruits), des agrumes, du cacao et de la canne à sucre, on y trouve également une variété de café Typica, plantés sur 2 hectares de cette grande ferme.
Le Señor Nelson Lima et son épouse Doña Miriam Chamba, vivent ici avec leurs deux filles, Samantha et Gabriela, aidés par Efraim et une soeur de Miriam, la Señora Leonor.
Les fameux « Lulo » très cultivés dans cette région.
Las Tomates de árbol, dont on extrait le jus, très frais et très goûteux.
Une version antique de l’extracteur de jus de canne à sucre. Ici c’est un cheval qui fait tourner les engrenages en bois, broyant les tiges pour en récupérer le jus. Ensuite, on le chauffera pour en faire des bloques de sucre roux, vendus à la livres et appelés « Panela ».
Et bien voilà, une semaine bien remplie.
Adiós l’Équateur, on se retrouve bientôt en Colombie, où m’attendent d’autres visites, de nouvelles expériences, de nouvelles belles rencontres et la promesse d’en apprendre toujours plus sur ce fabuleux monde du café.
À bientôt, pour encore plus d’aventures…